Quel est le bilan carbone pour le secteur du bâtiment ?
Devant la menace grandissante du réchauffement climatique, les économies d’énergie se profilent comme la solution la plus adaptée. Or, l’activité du BTP représente l’un des secteurs qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES) en France. Depuis la consommation de carburant à la fabrication des matériaux, son bilan carbone doit impérativement s’améliorer. Il constitue un domaine dans lequel il devient indispensable de réaliser de nets progrès.

L’impact écologique du secteur du bâtiment en France
Un seuil de réchauffement global à ne pas dépasser a été déterminé en 2015 lors de l’accord de Paris sur le climat. Les États membres ont donc établi à + 2°C le réchauffement climatique terrestre à ne pas dépasser d’ici 2100. Pour y parvenir, il est impératif de diminuer les émissions de CO2. L’ensemble des activités humaines vont donc devoir travailler pour améliorer leur empreinte carbone. En conséquence, différents textes de loi ont été mis en place par les États.

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D’ici 2050, la France et le reste du monde souhaitent atteindre la neutralité carbone. Les émissions planétaires ne devront donc pas dépasser la capacité d’absorption des puits de carbone. Elles sont cependant aujourd’hui jusqu’à 5 fois trop élevées. La préservation des forêts et des sols est une condition essentielle à la bonne absorption du carbone de l’atmosphère. Autre impératif, l’utilisation des énergies fossiles doit dès maintenant diminuer à hauteur de 5 % chaque année. Déjà en 2016, le secteur du bâtiment représentait environ 30 % des émissions carbone en France selon l’ADEME. Les entreprises et leurs salariés doivent absolument prendre leurs responsabilités pour diminuer la consommation énergétique.
Le calcul d’un bilan carbone peut concerner un matériau en particulier, une entreprise, ou un site précis. Il dépend de nombreux critères et ne se limite pas à la consommation de carburant et la production de matériaux. De nombreuses autres données entrent en compte pour obtenir un résultat cohérent. Il intègre notamment les différents types d’énergie utilisés, ainsi que la quantité de CO2 émise pour chacun.
L’énergie grise est un indicateur essentiel. Elle se traduit par la quantité d’énergie utiliser pour la réalisation de tel ou tel matériau. Avec un besoin varié de matériaux sur les chantiers, l’énergie grise de chaque entreprise de bâtiment est prise en compte dès le début du chantier et jusqu’au recyclage du matériau concerné. Cela regroupe de nombreuses étapes comme la production, la transformation, l’extraction la fabrication, le transport, et bien sûr la mise en œuvre. Avec pour objectif une méthode de travail plus respectueuse de l’environnement, des efforts pour réduire l’énergie grise sont indispensables. Elle n’est cependant pas toujours comptabilisée dans le calcul du bilan carbone.
Quels sont les chiffres clés ?
L’objectif de la neutralité carbone en 2050 est né du plan Climat de Nicolas Hulot en 2017. La stratégie bas carbone de la France est depuis passée d’un Facteur 4 à une réduction par 6 ou 7 qui va plus loin que les conditions du label E+C-. Outre le bâtiment, les secteurs du transport et de l’énergie sont également visés par cette décarbonation massive. Dans le domaine de la construction, tous les types de bâtiments sont concernés : maison individuelle, immeuble de logements ou locaux tertiaires. Cette initiative touche aussi bien le neuf que la rénovation dans l’ancien et l’exploitation.
En matière de chiffres, l’empreinte carbone des domaines liés à la construction se situe dans une fourchette entre 850 et 1000 kg de CO2 / m². Une quantité qui peut varier en fonction de l’utilisation des énergies fossiles sur le chantier et du type de travaux effectués. Le choix des matériaux joue un rôle essentiel dans les émissions carbone avec une quantité d’énergie grise très variable.
Les métaux :
- aluminium 190 000 kWh/m³ ;
- zinc 180 000 kWh/m³ ;
- cuivre 140 000 kWh/m³ ;
- acier 60 000 kWh/m³.
Les canalisations :
- tuyau PVC 27 000 kWh/m³ ;
- tuyau fibrociment 4 000 kWh/m³ ;
- tuyau en grès 3 200 kWh/m³.
Les murs :
- béton armé 1 850 kWh/m³ ;
- brique terre cuite pleine 1 200 kWh/m³ ;
- brique terre cuite perforée 700 kWh/m³ ;
- brique ciment 700 kWh/m³ ;
- brique silico-calcaire de parement 500 kWh/m³ ;
- béton poreux (cellulaire) 200 kWh/m³.
Les enduits :
- enduit synthétique 3 300 kWh/m³ ;
- enduit ciment 1 100 kWh/m³ ;
- enduit plâtre 750 kWh/m³ ;
- enduit à la chaux 450 kWh/m³ ;
- enduit argile ou terre crue 30 kWh/m³.
L’isolation thermique :
- cellulose de bois 50 kWh/m³ ;
- fibres de chanvre 40 kWh/m³ ;
- fibres de lin 30 kWh/m³.
Quelles émissions faut-il considérer ?
Dans l’évaluation du bilan carbone d’un bâtiment, il faut compter aussi bien les émissions directes qu’indirectes.
Les émissions directes se composent des différentes consommations énergétiques durant l’utilisation du bâtiment. Cela concerne une large part d’énergies fossiles dans le tertiaire comme le résidentiel avec pour exemple le chauffage et les émissions des divers véhicules.
Les émissions indirectes sont issues de l’énergie lors du processus de production. On les retrouve également au travers des achats de marchandises, de l’exécution des tâches et services…
Les progrès des acteurs du secteur du bâtiment vont être essentiels à la réalisation de l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Divers moyens sont à leur disposition à l’exemple de la rénovation du bâti existant, des efforts de décarbonisation et de la réduction des consommations énergétiques. Délivré par l’association RQE, un label Chantier Zér0 Carbone récompense les entreprises dont les chantiers atteignent un très bas niveau d’émission carbone. Pour en savoir plus sur les solutions de réduction de l’empreinte carbone d’un bâtiment, n’hésitez pas à consulter notre livre blanc.

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