Le contreventement : quelles techniques pour le mur à ossature bois ?
Qu’il s’agisse d’une maison ou d’un bâtiment de plus grande taille, la construction en bois est soumise à diverses contraintes extérieures. En plus de la gravité terrestre, le vent ajoute des forces latérales capables de déformer ou de provoquer un effondrement de la structure. En venant renforcer la résistance des murs, le système de contreventement permet d’équilibrer les forces. Il contribue ainsi à une meilleure durabilité de l’ouvrage dans le temps.
Le rôle du contreventement pour les murs à ossature bois
Un mur qui se déforme sous l’effet du vent met en péril la stabilité de la maison. C’est pourquoi les constructions à ossature bois disposent de murs avec des montants, des traverses et la mise en place d’une technique de contreventement. L’objectif d’un constructeur est ainsi de consolider la structure pour résister aux diverses conditions climatiques.
Solution abordable, le contreventement utilise des panneaux dérivés du bois comme l’OSB dans le respect des normes en vigueur. Il est apprécié par sa simplicité et sa rapidité de mise en œuvre. Il permet de rediriger les forces extérieures et notamment le vent depuis les murs vers le bas. Une structure uniquement composée de portants extérieurs risque de se déformer sous l’effet d’une forte poussée au niveau des coins. Elle peut même se briser en fonction de la puissance du vent. Avec un contreventement, elle apporte une solution à ce point faible en plaçant une poutre reliant les coins diagonalement. Dès lors l’ensemble de l’ossature se montre plus solide et moins sensible aux vents forts. Il peut également s’agir d’une plaque pour solidifier la structure de manière optimale. Le système de contreventement est l’assurance d’une résistance accrue pour la maison de vos clients.
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Les diverses techniques de contreventement
Différentes méthodes sont envisageables pour contreventer le mur d’une maison à ossature bois :
1/ Les écharpes en bois ou en métal :
Cette technique consiste à mettre en place des poutres dans la diagonale des ossatures. Appelées écharpes, ces sections de bois contribuent à renforcer le mur par un système de triangulation. De cette manière, il est possible de n’utiliser que du bois massif ou de compléter avec du métal. La solution est cependant plus difficile à réaliser qu’une plaque de contreventement. De plus, elle complexifie la création d’ouvertures en façade. De moins en moins employée, cette méthode est généralement remplacée par la pose de plaques en fibres de bois et leurs propriétés d’isolation thermique.
2/ Le contreventement en croix de Saint-André :
Prenant la forme d’un X, ce système de contreventement est un des plus anciens. Placées en diagonale, les sections de bois se croisent pour augmenter la robustesse de la structure. L’un des éléments favorise la compression, tandis que l’autre joue sur la force de traction.
À la manière d’une technique de triangulation, la méthode en croix de Saint-André permet de répartir équitablement les charges latérales. Elle prend cependant plus de place et nécessite un ajustement intérieur complexe des fenêtres et portes. L’installation et l’ouverture de ces dernières impliquent un travail adapté, tout comme la qualité de l’étanchéité.
3/ Le contreventement par portiques :
Dans le cas d’ouvertures de très grandes tailles, les portiques constituent une solution de contreventement idéale. On les retrouve généralement dans les constructions bois de types magasins, entrepôts et divers sites industriels. Les techniques par triangulation ou sections en X ne permettent pas de vastes ouvertures. En ne reliant pas les diagonales, la méthode par portique se montre plus complexe à réaliser et s’avère donc plus onéreuse. Le positionnement du contreventement en portique ne gêne pas la création d’ouvertures, mais nécessite des armatures plus robustes. Il doit être capable de résister aux forces horizontales et de la pesanteur.
4/ Les panneaux à base de bois :
Ce type de panneau permet d’absorber les forces latérales et de les rediriger. Pour y parvenir, le bois utilisé pour la structure est fixé directement sur les panneaux. Ces derniers sont positionnés côté extérieur de la façade. À l’intérieur, une plaque de plâtre sert de coupe-feu. Les produits isolants sont intégrés entre les éléments de l’ossature en bois. Pour une bonne étanchéité, un pare-vapeur est placé à l’intérieur avant l’isolant. Le bois choisi doit être résistant à l’humidité tel que le lamibois, l’OSB et autres…
5/ Les panneaux composites :
D’une grande résistance à l’humidité, les panneaux en matériaux composites sont un système de plaques de plus en plus utilisé. On en retrouve plusieurs sur le marché :
- Les plaques en ciment et particules de bois ;
- Les plaques en gypse et cellulose ;
- Les plaques de ciment armé et fibre de verre ;
- Les plaques composites à base d’aluminium ;
- Les plaques composites à base de polystyrène ;
- Les plaques composites à base de fibre minérale.
Une mise en œuvre conforme aux normes à respecter
Pour réaliser un contreventement dans les règles de l’art, le DTU 31.2 Maisons et bâtiments à ossature bois réunit toutes les informations nécessaires. Il précise les techniques de fixation des plaques en intérieur et extérieur par agrafes, vis ou clous. Une pénétration de 35 mm minimum doit être respectée. L’écart maximal entre les fixations est de 150 mm sur le pourtour et de 300 mm sur l’ossature.
Idéal dans les zones à vents forts, le contreventement permet de rediriger les forces latérales qui éprouvent la maison vers le sol. Il est fréquemment utilisé pour une meilleure stabilité des ouvrages.
Avec un recours accru au préfabriqué en usine des contreventements et autres éléments, la fabrication hors-site est de plus en plus fréquente. N’hésitez pas à vous renseigner sur les tendances de cette pratique avec notre livre blanc du Baromètre hors-site.