Le secteur de la construction, comme tout type de métier, est destiné à évoluer. Pour ce faire, chaque organisme gagne à collaborer efficacement. En France, l'industrie du bâtiment est marquée par une grande division des intervenants, observable tout au long du processus de construction d'un projet. Isolés, ces acteurs échangent souvent peu d'informations techniques sur un même objet, au point de parfois conduire à des erreurs, des malfaçons, des retards, ou même des dépassements budgétaires.
Grâce au programme OpenBIM, une initiative de buildingSMART, ce type de problèmes fait désormais partie du passé. En effet, sa certification technique permet de nombreux avantages aux métiers de la construction, comme optimiser, tester, et certifier l'échange de données sans mauvaise interprétation. Derrière cette efficacité se cache un flux d'informations ciblées et communes, ainsi qu'une documentation mise à la disposition des participants du projet. Explications.
Un programme de coopération universel
OpenBIM n'est pas un logiciel, bien que son appellation ait été déposée par buildingSMART International. Il s'agit plutôt d'un programme d'interopérabilité, reposant sur des standards et processus de travail ouverts, destinés à tous les intervenants de la construction d'un bâtiment (architecture, ingénierie, construction, etc.).
De la conception à la structure, en passant par son utilisation, l'objectif de ce programme est simple :
- permettre la coordination naturelle entre les différents intervenants du projet et de la construction du bâtiment ;
- analyser les performances énergétiques et les impacts environnementaux ;
- analyser les coûts de construction et d'exploitation totaux du projet ;
- soumettre à l'administration une maquette numérique, par exemple dans le cadre d'une demande de permis de construire.
Grâce à l'OpenBIM, tous les participants de la construction peuvent travailler autour d'une même maquette numérique, quel que soit le logiciel de CAO qu'ils utilisent. Ce programme repose sur le partage et l'échange des données utiles entre logiciels, et permet de décrire les caractéristiques des objets utilisés (murs, fenêtres, poteaux, portes, etc.) au cours de l'élaboration du projet, sans oublier les dimensions, le matériel ou les couleurs.
Une meilleure collaboration autour d'une maquette numérique
Dans le projet de construction, la maquette numérique réalisée grâce à OpenBIM est l'outil idéal pour communiquer efficacement. Pour ce faire, chaque membre de l'équipe du projet doit documenter et partager ses informations techniques. Grâce à un vocabulaire de données universelles, les logiciels utilisés sont capables de comprendre et d'exploiter les différentes informations, qu'elles soient techniques, géométriques ou industrielles.
La maquette numérique (MN) représente en 3D les caractéristiques du projet, qu'il s'agisse de critères physiques ou fonctionnels. Toutefois, elle peut aussi aller plus loin, en combinant d'autres éléments :
- la dimension temps (4 D) ;
- les datas financière (5 D) ;
- les projections environnementales (6 D) ;
- les questions patrimoniales (7 D) ;
- etc.
Grâce à la maquette numérique, il est possible de concevoir, construire et exploiter un bâtiment sur tout son cycle de vie.
Les bonnes pratiques pour une meilleure utilisation du BIM
Grâce au vocabulaire universel partagé entre les différents logiciels, les acteurs d'un même projet peuvent travailler efficacement sans laisser place à l'ambigà¼ité et aux mauvaises interprétations.
Contrairement à une maquette standard, réalisée sur les différents logiciels de CAO existants, les éléments d'une maquette BIM ne sont pas que de simples composants 3D. Chaque élément constitue un objet BIM associé à des propriétés et valeurs qui lui sont propres, à l'image de ses propriétés géométriques, descriptives, etc.
La clé du " travailler ensemble " avec un projet BIM passe aussi par les normes de process BIM, puisque plus le projet avance, plus les acteurs de la construction ont besoin d'informations détaillées. Grâce à des règles préétablies, chaque contributeur travaille en harmonie et de manière cohérente. Il s'agit par exemple de :
- prendre en compte les besoins d'exploitation par le biais des informations adéquates avant la conception ;
- maîtriser le budget dans sa globalité grâce à l'optimisation et à l'anticipation ;
- coordonner naturellement les différents métiers autour du projet ;
- prendre de meilleures décisions.
Vous l'aurez compris, la maquette numérique est presque aussi importante que l'ouvrage final.
Une bonne structuration pour une bonne interopérabilité
Nous venons de le voir, la classification des objets est régie par un système spécifique, la série de normes ISO, qui permet d'organiser chaque classe. Toutefois, il existe aussi une multitude d'autres langages pour bien coordonner les informations du BIM. Ainsi, le format IFC définit la façon dont l'information va être interprétée et structurée par les différents logiciels des architectes. Là encore, l'IFC est un échange de données développé et soutenu par buildingSMART.
Pour un format plus léger et plus souple, le BCF permet d'échanger des commentaires sur l'ensemble d'un modèle 3D numérique, ou seulement sur une partie. Celui-ci permet donc la transmission simultanée d'informations ciblées, entre les acteurs de la construction et leur logiciel BIM. Plus besoin de commentaires ou de mémos sur papier, le logiciel se charge de transmettre toutes les informations utiles (documentation, texte, capture d'écran, etc.).
Concernant les informations non graphiques, le COBIe peut les organiser et les structurer pour une meilleure exploitation, tout en restant accessible pour le maître d'ouvrage.
La généralisation des logiciels open
La force des logiciels open source est de voir leur code source distribué sous une licence permettant à quiconque de le lire, de le modifier et de le redistribuer. Après tout, l'union fait la force. Vous l'aurez compris, c'est par ce biais qu'OpenBIM enrichit son vocabulaire et devient plus performant.
Le BIM se veut accessible à tous, notamment parce qu'il est un atout pour digitaliser les différentes activités du bâtiment. Adopter BIM dans sa structure, c'est ouvrir la voie et ajouter de sa valeur dans le déploiement de l'information partagée sur toute la France.
Pour une généralisation des logiciels, il est essentiel que le marché ait confiance en eux. Pour cela, il faut accompagner :
- la conception de logiciels et d'univers numérique ;
- la définition des bonnes pratiques ;
- l'émergence et l'implantation des normes sur le BIM.
Depuis quelques années, le partage des informations est devenu une évidence. En effet, quel que soit le domaine, garder pour soi des données est devenu une pratique obsolète. Dans cette optique, il est donc indispensable que les professionnels de la construction fassent le choix de rejoindre cette initiative, pour favoriser un meilleur usage des outils à leur disposition.
Travailler avec OpenBIM, c'est donc s'appuyer sur des normes internationales ou européennes, qui sont stables, ouvertes, et non discriminantes sur le marché. L'OpenBIM promet une pérennité des datas dans le temps, peu importe les opérateurs, grâce aux données utilisables tout au long de l'évolution du bâtiment. Terminées les saisies de données à répétition, identiques et erronées, cette même base pour tous permet une meilleure collaboration.
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