Les fichiers au format IFC (Industry Foundation Classes) permettent la cohérence des échanges de données entre les acteurs d’un projet BIM. En effet, le secteur de la construction utilise désormais les modélisations numériques et les technologies BIM, pour visualiser les éléments d’un futur bâtiment.
Chaque intervenant apporte son lot d’informations à croiser et à harmoniser avec d’autres lots (site, bâtiment, équipements, tâches, etc.). Ouvert et gratuit, le format IFC élimine le problème des éditeurs propriétaires de leur logiciel. Comment ? En développant des fichiers interopérables.
Devenu une référence dans le secteur du BTP, le schéma IFC est associé à une norme ISO internationale. Comment fonctionne le format IFC, géré par l’organisme buildingSMART ? Quels sont les avantages de ce processus pour la structure d’une maquette ? Retour sur un format incontournable à maitriser, pour les métiers du BIM, et du secteur de la construction et du bâtiment.
Qui sont les acteurs garants du format IFC ?
L’essor des fichiers au format IFC est lié au développement du Building Information Modeling (BIM). Si cette technologie a contribué à la démocratisation de l’immeuble numérique dans le secteur de la construction, les créateurs du format IFC y ont aussi largement concouru.
Qui gère le format IFC ?
Le format IFC est géré par l’IAI (International Alliance for Interoperability), organisme désormais rebaptisé buildingSMART. Cette entité réunit les entreprises du secteur du BTP et les éditeurs de logiciels, pour offrir un format de fichier libre et gratuit. Surtout, il fait le pont entre les divers logiciels de maquettes numériques BIM.
L’association buildingSMART est organisée en sous-divisions géographiques et nationales. Depuis 1996, le représentant pour la France est Mediaconstruct. Fondée en 1989, l’association française réunit tous les acteurs de la chaine de valeurs du BIM. Sur le territoire national, elle regroupe 220 membres. Son objectif : généraliser l’outil de bâtiment numérique, au sein du secteur de la construction.
Les missions de Mediaconstruct
L’association, qui pilote le format IFC pour le BIM en France, s’occupe des questions de standardisation des bases de données. Elle s’occupe aussi de définir les référentiels communs. Ses membres participent à l’écriture de guides pédagogiques à destination des professionnels. La documentation explique les process et les technologies numériques, utiles pour l’ensemble du cycle de construction des bâtiments.
Une dizaine de groupes de travail se répartit le travail. Chacun dispose de son thème :
- convention BIM ;
- DCE numérique ;
- Data product ;
- systèmes de classification ;
- contrôles techniques et qualité ;
- carnet numérique du bâtiment ;
- code éthique et labellisation de formations.
L’histoire du format IFC
Le parcours du format IFC est forcément lié à celui du BIM dans le secteur de la construction. Dès les premières versions, l’ambition a porté sur l’interopérabilité des fichiers, afin de faciliter le travail des corps de métier du bâtiment.
L’évolution du format IFC
La première version du format fichier IFC 1.0 sort en 1997. D’abord baptisée O.P.E.N., l’initiative est à mettre à l’actif de l’éditeur de logiciel Nemetschek. Cette société a eu la clairvoyance de miser sur la nouvelle technologie de modélisation numérique des bâtiments en construction.
Devant de telles perspectives de succès, le format IFC, ouvert et gratuit, se développe et se perfectionne. En 2013, il obtient une norme ISO (ISO 16739 : 2013), qui lui offre une reconnaissance internationale. Le format IFC devient alors le standard pour la conception et le partage de bases de données BIM.
Toutes les versions du fichier IFC
Voici l’évolution des différentes versions du format IFC :
- IFC 1.0 en janvier 1997 ;
- IFC 1.5 en décembre 1997 ;
- IFC 1.5.1 en juillet 1998 ;
- IFC 2.0 en avril 1999 ;
- IFC 2x en octobre 2000 ;
- IFC 2x2 en mai 2003 ;
- IFC 2x2-1dd1 en juillet 2004 ;
- IFC 2x3 en février 2006 ;
- IFC XML2x3 en juin 2007 ;
- IFC 2x3-TC1 en juillet 2007 ;
- IFC4 en mars 2013 ;
- IFC4-Add1 en juillet 2015 ;
- IFC4-Add2 en juillet 2016 ;
- IFC5 (en cours de développement).
Comment définir le schéma IFC ?
La construction d’un bâtiment implique de compiler de nombreuses données. Là où les logiciels, propriétés d’éditeurs, ralentissent la procédure, le format IFC accélère l’échange, et la hiérarchisation du contenu et de l’information.
À quoi sert le format IFC ?
Les fichiers IFC permettent de lire les bases de données, quel que soit le logiciel BIM utilisé. Cette interopérabilité est essentielle dans un projet BIM, où plusieurs modèles numériques du bâtiment s’additionnent pour former une seule base de données globale. Sans fichier IFC, leur lecture ne serait pas possible, et la perte de temps préjudiciable aux acteurs du BTP.
L’utilisation du modèle IFC permet l’export des fichiers vers les logiciels métiers BIM, mais aussi de les modifier. Ils sont au cœur du travail collaboratif, pierre angulaire des projets BIM. De plus, la documentation est facile à sauvegarder, puisqu’elle ne dépend pas d’un seul et unique format propriétaire. On peut citer les logiciels BIM Revit d’Autodesk, Archicad de Graphisoft, Allplan ou Tekla.
Qu’est-ce que le système de classes de l’IFC ?
Les classes (la lettre C de l’acronyme) coïncident avec des objets BIM. Chaque objet, physique ou virtuel, est associé à une série d’attributs définis en amont. Les modeleurs BIM, qui conçoivent les modèles numériques, doivent leur donner un certain volume d’informations, afin de garantir l’uniformité du fichier IFC final.
Une classe peut très bien représenter l’objet « poteau ». Ce dernier peut avoir les attributs suivants :
- son nom ;
- son emplacement avec des coordonnées spatiales en trois dimensions ;
- sa hauteur.
Une classe peut aussi représenter un objet abstrait, tel qu’une tâche à effectuer. Celle-ci possède également des attributs comme :
- son nom ;
- son niveau de priorité ;
- son état d’avancement.
Enfin, une classe peut correspondre aux relations entre différents objets (sous le libellé AssignToProcess Relationships). Parmi les attributs possibles, on retrouve :
- la relation avec un objet physique ;
- la relation avec une tâche.
Des templates permettent de se focaliser sur une description d’objets (poteaux, cloisons, fenêtres, tuyaux, câbles, dates, etc.). Un système de filtres facilite la vérification des informations, le but étant toujours de conserver une cohérence dans la conception des maquettes BIM.
Quels sont les atouts du format IFC ?
L’avantage principal est de disposer d’un format de fichiers gratuit et ouvert, qui sert de socle à tous les échanges.
Un langage identique pour tous
La conception d’un bâtiment BIM fait intervenir de nombreux outils, acteurs et corps d’état (architectes, ingénieurs, économistes, maitre d’ouvrage, ouvriers, propriétaire, investisseurs, etc.). Sans ce système de classes, d’attributs et de templates communs, l’avancée des projets serait chronophage et complexe. Avec l’IFC, le langage et la documentation sont identiques pour tous.
Repérer facilement les incohérences
Outre la facilité à partager des informations (export de fichiers), ces bases numériques permettent de repérer des incohérences. Les managers BIM identifient les tensions en amont du chantier, ce qui permet de résoudre les problèmes, et d’économiser du temps et de l’argent. Pilotée par un modeleur BIM, l’automatisation offre un gain de productivité impressionnant.
Le mode open source bien plus souple
Le type de format ouvert favorise la formation et la coordination entre les corps de métier. Ce travail collaboratif n’est pas freiné par des logiciels propriétaires, qui appartiennent à un éditeur. L’open source permet de mettre en œuvre de nouvelles versions, en tenant compte des avancées techniques dans chaque domaine, comme un mur modulable dans lequel pourrait s’insérer aisément chaque nouvelle brique conçue.
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