Le programme de rénovation urbaine : un bilan mitigé ?

La rénovation urbaine n’est pas un sujet récent puisque les mesures qui y sont liées ont commencé à être prises dans les années 50. Mais c’est véritablement dans les années 2000 que les choses se sont accélérées notamment avec la création de l’ANRU. Le dernier programme de rénovation urbaine lancé par le gouvernement a été prévu sur une période allant de 2014 à 2020. Où en sommes-nous ?

Qu’est-ce que la rénovation urbaine ?

Rénovation urbaine : définition

 

La rénovation urbaine est une politique d’aménagement du territoire qui vise à diversifier les logements pour réduire les frontières entre les quartiers où les logements sociaux sont majoritaires et le reste de la ville. Elle a donc pour ambition de faciliter la mixité sociale. Cela passe notamment par un travail de facilitation de la circulation en développant la présence des transports en commun.

La politique de rénovation urbaine est menée par l’agence nationale de la rénovation urbaine, dite ANRU, qui dispose d’un budget de 12 milliards d’euros.

L’historique

 

Les premiers programmes de rénovation urbaine ont vu le jour à la fin des années 50. Il s’agissait alors principalement de démolir les logements anciens vétustes et de construire à la place de grands ensembles destinés à accueillir des familles.

Dans les années 70, la construction de masse s’est vue reléguée au second plan.

Ce n’est que dans les années 2000 que la rénovation urbaine telle qu’on la connaît aujourd’hui a fait son apparition. Ainsi, la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003 met en place un programme visant à démolir 250 000 logements sociaux pour en construire de nouveaux, et prévoit la réhabilitation de 400 000 logements sur tout le territoire national.

La loi ANRU de 2014 prévoit quant à elle de rénover plus de 400 zones urbaines jugées sensibles sous 10 ans. Pour faciliter la redynamisation des territoires et encourager la construction de logements neufs, la TVA applicable est au taux réduit de 5,5 %.

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Quels sont les objectifs de la rénovation urbaine ?

Le programme de rénovation urbaine financé notamment par l’ANPU a pour objectif de transformer les quartiers classés comme zones urbaines sensibles (ZUS), afin de lutter contre les difficultés sociales et économiques qui y sont particulièrement présentes.

La rénovation urbaine consiste donc à améliorer les logements, mais aussi les équipements et les aménagements publics. C’est un projet global.

Les territoires concernés : les ZUS

L’ANRU a identifié 600 quartiers comme étant des zones urbaines sensibles partout en France. On retrouve par exemple des ZUS à Paris, Rouen, Bordeaux ou encore Strasbourg.

Pour faire sa sélection, l’ANRU tient compte du besoin prioritaire de revitalisation des quartiers. La liste des ZUS est disponible sur le site internet de l’agence nationale de la rénovation urbaine.

Comment se traduit concrètement la rénovation urbaine ?

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Le programme de rénovation urbaine se traduit d’une part par la destruction de logements insalubres, et d’autre part la construction de nouveaux logements et de nouveaux équipements publics. Cela comprend donc aussi des commerces, des transports en commun, ou des lieux culturels comme les médiathèques.

En outre, la rénovation urbaine inclut l’insertion professionnelle d’une partie des habitants des quartiers bénéficiaires du programme.

Par ailleurs, une charte de gestion urbaine de proximité doit être respectée par les bailleurs et les porteurs de projet.

Rénovation Urbaine : Le rapport de la Cour des Comptes en 2020

En 2020, la Cour des Comptes a audité l’agence nationale de la rénovation urbaine, afin de faire un bilan sur le programme et l’atteinte de ses objectifs. Voici un résumé des chiffres mis en avant par la Cour des Comptes :

  • 30 000 opérations de rénovation urbaine ont été réalisées ;
  • 1 million de logement concernés par une démolition ou une réhabilitation ;
  • 11,4 milliards d’investis.

Mais à peine la moitié des 250 000 nouveaux logements qui devaient être construits l’ont vraiment été.

La Cour des Comptes met en avant le manque de pilotage budgétaire de l’ANRU et s’inquiète de son passage sous le statut d’établissement public industriel et commercial (EPIC) au 1er janvier 2021 tel que prévu par la loi du 23 novembre 2018.

Le Programme National pour la Rénovation Urbaine (PNRU) mené de 2014 à 2020 a permis de mener de beaux projets visant à améliorer la vie des quartiers dits sensibles. Toutefois, le bilan reste mitigé au regard du rapport communiqué par la Cour des Comptes.

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