Bâtiment passif, tout ce qu’il faut savoir
Lorsque l’on s’intéresse à l’architecture écologique, certains concepts ressortent plus que d’autres. On parle notamment de la construction bois ou encore de bâtiment passif. Mais qu’est-ce qu’un bâtiment passif ? Comment l’identifier ? Quels en sont les enjeux majeurs et les idées reçues ? Nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur les bâtiments passifs.
Qu’est-ce qu’un bâtiment passif ?
Est qualifié de bâtiment passif, une construction qui couvre à elle seule, une grande majorité de ses besoins en chauffage. Ainsi, selon le Passiv Haus Institut, un bâtiment passif produit au moins 70 % de ses besoins de chauffage. Cette très basse consommation d’énergie repose d’une part sur la réduction des besoins et d’autre part sur l’optimisation des apports solaires et internes. Dès lors, aucun système de chauffage actif n’est prévu dans ce type de bâtiment. Les bâtiments passifs ont également pour objectif de réduire leur consommation d’eau et d’électricité afin de s’inscrire véritablement dans une démarche écologique et de réduire l’impact de la construction sur l’environnement. On peut même parler de bâtiment basse consommation.
Comment reconnaître un bâtiment passif ?
Pour qu’un bâtiment puisse être qualifié de passif au sens réglementaire, certaines normes doivent être respectées. Des labels ont d’ailleurs été créés pour attester du bon respect du cahier des charges.
Les critères légaux
Les principaux critères légaux à respecter par un bâtiment passif sont :
- la performance thermique (isolation de 12 à 16 cm d’épaisseur)
- une étanchéité à l’air de n50 < 0,6 /h
- des fenêtres triples vitrages avec captation de chaleur
- une orientation au Sud
- une VMC couplée à un échangeur de chaleur
- un besoin en chauffage inférieur à 15kWh par mètre carré et par an
Les labels
Il existe différents labels quand il est question d’habitat passif. Il y a ainsi quatre niveaux de certifications pour les bâtiments neufs et un pour les rénovations. Ce qui diffère principalement les différents labels est le niveau de consommation annuelle de chauffage minimum à respecter pour être certifié. Aujourd’hui, le nombre de bâtiments labellisés « bâtiment passif » est d’environ 300, tous types de constructions confondus (bâtiments collectifs, particuliers, etc.). Il est à noter qu’une simple déclaration ne suffit pas puisqu’un contrôle est effectué lors de la conception mais aussi pour tester l’étanchéité à l’air et vérifier le niveau de consommation. C’est pourquoi, peu de propriétaire se lancent dans le processus de labellisation. Il existe donc de nombreux bâtiments passifs non labellisés.
Isolation et ventilation, les enjeux majeurs d’une construction passive
Au regard des critères pris en compte pour qualifier un bâtiment de passif ou non, deux points d’attention ressortent : l’isolation et la ventilation.
L’isolation
Afin d’éviter toute déperdition d’air et donc de chaleur, les bâtiments passifs sont totalement isolés, de la façade à la toiture en passant par les fondations. De plus, l’épaisseur du matériau isolant est quasiment doublée par rapport à une construction traditionnelle. Les bâtiments passifs craignent d’ailleurs moins le froid que la chaleur. Pour éviter une surchauffe, des stores extérieurs ou des balcons peuvent être installés. Cela permet de protéger les vitres des rayons du soleil en cas de besoin.
La ventilation
Dans un bâtiment passif l’air ne circule que par la ventilation puisque les fuites d’air sont empêchées. L’air passe ainsi dans un circuit double flux et à travers un filtre. Ainsi la qualité de l’air intérieur est très bonne dans un bâtiment passif.
Les idées reçues sur les bâtiments passifs
Les bâtiments passifs comme la plupart des constructions dites écologiques souffrent de plusieurs préjugés :
- un bâtiment passif coûte cher. A court terme c’est le cas car la construction est plus onéreuse. Toutefois, le surcoût est très vite amorti grâce aux économies réalisées sur les factures d’énergie
- on ne peut pas ouvrir les fenêtres. Il s’agit d’une rumeur totalement infondée
- ce n’est pas esthétique. Pourtant, un bâtiment passif ressemble à n’importe quel autre bâtiment
- c’est écologique. Oui puisque la consommation énergétique est fortement réduite mais pour être considéré comme écologique, le bâtiment doit répondre à d’autres critères
Un bâtiment passif présente le grand avantage de réduire la consommation de chauffage. Ce type de construction très basse consommation s’inscrit dans la démarche de développement durable encouragée par l’Etat.
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