L’habitat passif, ça consiste en quoi concrètement ?
La volonté de réduire les émissions de CO2 passe nécessairement par une réflexion sur les techniques employées pour la construction de nos maisons. Alors, une construction capable de s’autoalimenter en énergie, c’est possible ? C’est le défi que relève l’habitat passif et l’architecture écologique.
Un habitat passif, qu’est-ce que c’est ?
Un habitat passif peut être défini comme un logement qui a une très basse consommation énergétique. En effet, les besoins en énergie sont quasiment tous couverts par l’énergie produite par l’habitat lui-même grâce à des panneaux solaires par exemple.
Lors de la conception du bâtiment, l’architecte tient compte de l’environnement et du mode de vie des habitants pour choisir les matériaux les plus adaptés, mais aussi pour orienter l’habitation.
A part le label bas carbone la France n’a pas encore mis en place de normes pour réglementer l’habitat passif. Toutefois, selon le label allemand Passivhaus qui est la référence en la matière, un habitat passif se caractérise par :
- une consommation énergétique annuelle pour le chauffage inférieur à 15 kWh/m² ;
- une consommation d’énergie primaire annuelle inférieure à 120 kWh/m².
Pour parvenir à une telle performance énergétique, l’habitat passif doit prendre en considération certains éléments.
Les principes de l’habitat passif
Lorsqu’un bâtiment passif est conçu, six principes majeurs doivent être respectés :
- l’isolation thermique ;
- les ponts thermiques ;
- l’étanchéité à l’air ;
- la ventilation ;
- l’énergie solaire ;
- les appareils ménagers économes.
Nous vous proposons de voir chacun d’eux plus en détail.
La suppression des ponts thermiques
Pour garantir une bonne isolation thermique, il est essentiel de supprimer les ponts thermiques qui correspondent généralement aux jointures entre deux matériaux. Ils peuvent engendrer une importante déperdition de chaleur.
L’étanchéité à l’air
Que ce soit pour garantir la durabilité des isolants ou de la construction en général, l’étanchéité à l’air doit être assurée. C’est pourquoi un test d’infiltrométrie est réalisé. Une attention particulière est portée aux baies vitrées et autres surfaces pouvant générer des déperditions de chaleur.
Ainsi, un habitat passif est jusqu’à cinq fois plus étanche à l’air qu’une maison RT2012.
La ventilation double flux
Dans la mesure où un habitat passif est très étanche, il est important de veiller à ce que l’air puisse tout de même se renouveler correctement. Une VMC à double flux est donc incontournable.
La ventilation nocturne
Autre point d’attention concernant la ventilation dans un habitat passif, la ventilation nocturne. En effet, la construction ne doit pas être à l’origine d’une surchauffe notamment dans les régions chaudes et/ou l’été.
Pour cela, un récupérateur de chaleur de la journée doit être installé pour refroidir l’air via la ventilation nocturne.
Le solaire passif
L’énergie solaire joue un rôle très important dans un habitat passif. Les panneaux solaires permettent de capter, de stocker puis de restituer la chaleur.
La température au sein du bâtiment est ainsi régulée et les appareils électriques alimentés.
Des appareils ménagers économes
Il ne sert à rien d’avoir un passif si les appareils ménagers qui l’équipent sont énergivores.
Il faut donc veiller à choisir des appareils qui consomment peu d’électricité. Il existe même des équipements spécifiquement conçus pour les habitats passifs afin d’assurer une parfaite cohérence.
Combien coûte un habitat passif ?
En moyenne, un habitat passif coûte entre 15 et 20 % plus cher qu’une construction traditionnelle.
Toutefois, ce prix plus élevé est justifié par les matériaux utilisés et les différentes études à mener.
De plus, le surcoût d’un habitat passif est rapidement amorti puisque les factures en énergie sont quasiment nulles. Les aides accordées par l’Etat comme le Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique (CITE), l’Éco Prêt à taux zéro ou la prime Quelleenergie, viennent également réduire le budget.
Habitat passif, ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Avant de décider de construire un habitat passif, il faut bien avoir à l’esprit les avantages et les inconvénients d’une telle construction.
Les avantages
Le principal avantage d’un habitat est la réduction significative de la consommation d’énergie. Il s’inscrit également dans une démarche de protection de l’environnement.
Un habitat passif est confortable pour ses habitants qui sont à la fois à l’abris du froid et des chaleurs excessives.
Les inconvénients
Outre le coût de l’habitat passif, opter pour ce type de construction implique aussi de trouver des professionnels du bâtiment capables de faire face à la difficulté technique. Les matériaux peuvent être difficiles à trouver et le terrain d’implantation doit être sélectionné avec soin.
La maison passive est certainement le futur mode construction standard. Il présente de nombreux avantages pour la protection de l’environnement, mais aussi pour ses occupants qui gagnent en qualité de vie et peuvent mieux maîtriser leur budget énergétique.
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]