Tout savoir sur le DTU 26.2 pour les chapes et dalles
Avec une première publication le 12 mars 2008, le DTU 26.2 a ensuite été amendé le 1er mai 2015. Son rôle est d’établir les règles et bonnes pratiques à exercer pour la réalisation de chapes et dalles à base de liants hydrauliques. Au sein des locaux intérieurs, les prescriptions viennent s’appliquer sur le gros œuvre ou sur une couche d’isolation thermique ou acoustique. La dalle ou la chape peut être réalisée de manière adhérente, désolidarisée ou flottante.
Le domaine d’application du DTU 26.2
Les recommandations du DTU 26.2 ne concernent que les chapes et dalles non structurelles. Les chapes fluides à base de ciment ou de sulfate de calcium n’en font pas partie. Attention à ne pas confondre une dalle avec un dallage qui repose sur le sol. Avec une composition similaire, la chape se distingue du mortier de scellement qui reçoit un carrelage lorsqu’il est frais.
Une chape ou une dalle non structurelle est mise en œuvre sur un support comme un dallage ou un plancher. À la différence des ouvrages maçonnés qui répondent aux normes de différents DTU, elle n’est pas porteuse. Elle consiste à venir recouvrir la surface du gros œuvre de manière directe ou via une couche intermédiaire comme un isolant.
Bon à savoir : En matière de couche d’isolation, des sociétés spécialisées comme le groupe MGH – MIRBAT apportent des solutions innovantes dans le secteur du bâtiment.
L’utilisation du local et le niveau de sollicitation déterminent l’épaisseur minimale de la chape. Ces paramètres sont détaillés dans le DTU 26.2 :
- Les faibles sollicitations : Cas les plus fréquents, il s’agit de locaux à usage pédestre. Ils concernent un grand nombre d’activités humaines comme l’habitation, les bureaux, les écoles, ainsi que les magasins.
- Les sollicitations moyennes : Les locaux ciblés sont destinés à un usage pédestre auxquels s’ajoute le roulage de matériel. On retrouve généralement les galeries commerciales dans cette catégorie.
- Les importantes sollicitations : À l’exemple des cuisines collectives, il s’agit des locaux aux plus fortes contraintes.
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Quels sont les matériaux concernés ?
La partie 1-2 du document technique unifié 26.2 détaille les critères généraux pour le choix des matériaux. On y retrouve toutes les exigences à respecter en fonction des différents composants utilisés pour la réalisation d’une dalle ou d’une chape.
Le sable :
Vous devez utiliser du sable à maçonner avec une classe granulométrique de 0/4 mm. Celui-ci doit être propre et non argileux. Il est interdit de se servir de sable à lapin, de sablon et de sable de dune non lavé.
L’eau :
L’utilisation d’une eau potable ou pluviale propre convient tout à fait.
Les liants hydrauliques :
Il s’agit des ciments qui répondent à la norme ciment NF EN 197-1.
Les adjuvants :
Il est possible d’ajouter au mortier divers adjuvants pour renforcer des propriétés particulières. Une diminution de la quantité d’eau augmente sa résistance. Un hydrofuge de masse favorise la résistance à la pénétration de l’eau du mortier. Un retardateur de prise prolonge la durée de fraicheur du mortier avant de durcir.
Les fibres :
À ajouter dans la bétonnière, les fibres se déclinent en différentes catégories pour la fabrication de mortiers-ciments. Micro-synthétiques, les fibres non structurelles limitent le risque de fissuration de la chape durant les premières heures. Macro-synthétiques ou métalliques, les fibres structurelles offrent un effet similaire. Ces dernières ne se substituent pas au treillis du carreleur, sauf avec un avis technique du CSTB dans certains cas.
Les conditions de mise en œuvre
Le mode de pose prévu pour la chape ou la dalle va dépendre du type de support et de la nature des sollicitations du futur local. En fonction des tolérances de planéité, les supports sont classés en catégories de 1 à 4.
On dénombre 3 grands types de pose :
- La chape adhérente est réalisée directement sur le support en béton, sans utilisation d’une couche intermédiaire. Pour les locaux à faibles sollicitations, elle n’est envisageable qu’avec un support de plus de 6 ans pour un plancher et d’un mois pour un dallage sur terre-plein.
- La chape désolidarisée est comme son nom l’indique mise en œuvre sur une couche de désolidarisation. Celle-ci évite tout contact entre la chape et le support, limitant ainsi la fissuration. Indispensable pour les supports récents, la chape désolidarisée comprend un lit de sable avec l’ajout d’un film de polyéthylène, ou d’un feutre bitumé.
- La chape flottante est réalisée sur une sous-couche d’isolant phonique et/ou thermique qui la sépare du support.
Avant toute chose, le support doit être propre. Il est impératif de le nettoyer pour en retirer les dépôts, traces de peinture, déchets et autres. Le support peut être :
- Un dallage sur terre-plein ;
- Une dalle pleine en béton armé ;
- Un plancher en béton ;
- Un plancher chauffant ;
- Une protection lourde d’étanchéité ;
- Un ravoirage…
Les épaisseurs minimales et tolérances
Selon le type de chape ou de dalle mis en œuvre pour les locaux à faibles sollicitations, des épaisseurs minimales doivent être respectées tout comme la présence d’armatures.
- Pour les chapes rapportées adhérentes, l’épaisseur minimale est de 3 cm. La pose d’un treillis soudé n’est pas nécessaire.
- Pour les chapes désolidarisées, l’épaisseur minimale est de 5 cm. La pose d’un treillis soudé n’est pas nécessaire.
- Pour les chapes flottantes, l’épaisseur minimale est de 5 cm avec un isolant de classe SC1 et de 6 cm avec un isolant de classe SC2. La mise en place d’un treillis soudé est obligatoire, sauf dans le premier cas si l’épaisseur de la chape est augmentée à 6 cm.
Bon à savoir : En termes de planéité, les tolérances sont de 5 mm sous la règle de 2 m et de 2 mm sous le réglet de 0,2 m.
Pour réaliser des travaux de chape de qualité, il est impératif de suivre les règles de l’art détaillées dans le DTU 26.2. Elles sont la garantie d’un résultat durable et solide pour satisfaire pleinement votre clientèle.
Les normes jouent un rôle essentiel pour encadrer des travaux de qualité. En constante évolution, elles sont nombreuses dans le domaine du bâtiment. Pour en savoir plus et mieux les appréhender, n’hésitez pas à consulter notre livre blanc sur le sujet.