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Avec l’avènement de l’immeuble numérique, la modélisation 3D des données bouleverse l’univers de la construction. Désormais, l’information d’un ouvrage s’échange et se partage entre tous les corps de métier, depuis le propriétaire jusqu’au maitre d’ouvrage, en passant par les cabinets d’architecte et d’ingénieurs.

Le bâti immobilier modélisé intervient à chaque phase du projet (conception, réalisation, exploitation), en optimisant les coûts et en désamorçant les conflits. Mais cet outil demande des compétences techniques, pour concevoir et maitriser cette vaste base de données. C’est ici qu’interviennent les métiers du BIM, dont celui de modeleur BIM.

Quelles sont les compétences du technicien BIM ? Quelle est sa formation ? Quelles sont les différences avec les métiers de BIM manager et de BIM coordinateur ? Plongeons ensemble dans la matrice pour tout comprendre de cette profession, en plein développement, mais aux contours parfois flous.

En quoi consiste le métier de BIM modeleur ?-1

Qu’est-ce qu’un modeleur BIM ?

Le modeleur BIM est en charge de la réalisation de maquettes numériques de bâtiments. Outre la conception de bases de données transverses, ce technicien est responsable de leur utilisation, c’est-à-dire de la production de livrables et de pièces graphiques pour tous les intervenants.

La mission du modeleur BIM

La mission du modeleur BIM consiste à dessiner l’ouvrage en trois dimensions. Il suit les consignes délivrées par le BIM manager, lui-même ayant collecté les données numériques des différents intervenants sur le chantier de construction (architecte, maitre d’ouvrage, économiste, corps d’état).

Le BIM modeleur travaille sous la supervision du BIM coordinateur, dont le rôle est de gérer les différentes maquettes au service de la création d’une maquette globale du bâtiment. Enfin, le BIM modeleur veille au respect de la charte BIM, ainsi qu’à l’application de procédures internes et protocoles BIM.

Parmi les missions du modeleur BIM, on peut citer :

  • le lancement et le suivi de l’étude (participation aux réunions d’équipe, identification des incohérences d’exigences de modélisation, etc.) ;
  • la production des modèles de référence, des maquettes numériques, des familles paramétriques, et des livrables respectant les exigences du DAO (dessin assisté par ordinateur) ;
  • l’amélioration continue (autocontrôle, règles de vérification, signalement des non-conformités, etc.).

L’environnement du poste de BIM modeleur

Le technicien BIM peut exercer son métier aussi bien dans un cabinet d’architecture que dans un bureau d’études techniques (fluides, structures, énergies, etc.). D’autres entreprises recrutent des modeleurs BIM, notamment les entreprises industrielles désireuses de faire la transcription de leur catalogue maison en objets BIM paramétriques.

Pour construire ses modélisations numériques, les modeleurs BIM collaborent avec de nombreux intervenants :

  • architectes ;
  • propriétaires ;
  • investisseurs ;
  • économistes ;
  • BIM managers ;
  • BIM coordinateurs ;
  • responsables de bureau de dessin ;
  • projeteurs d’affaires techniques ;
  • dessinateurs-projeteurs ;
  • géomètres-topographes ;
  • ingénieurs d’études techniques ;
  • chefs de projets ;
  • ouvriers qualifiés ;
  • etc.

Comment devenir un modeleur BIM 3D ?

Plusieurs cursus permettent de se former au métier de modeleur BIM, notamment les formations dans le bâtiment. Certaines écoles universitaires intègrent de plus en plus de modules sur ce sujet, car la demande sur le marché de l’emploi augmente.

Avoir un diplôme BIM

L’enseignement supérieur développe des formations spécifiques, au sein d’un bachelor, à partir du niveau Bac+3. Cette première étape permet d’ailleurs d’accéder à des formations supérieures, afin d’élargir ses compétences techniques et de chef de projet (master BIM de niveau Bac+5). Peu importe le lieu et le type d’enseignement pédagogique, la formation se fait en alternance, la mise en pratique sur le terrain étant la meilleure stratégie d’apprentissage.

Toutefois, comme ces métiers sont en plein essor dans le secteur du bâtiment, de nombreuses formations au titre professionnel de modeleur BIM dans le BTP voient le jour. Elles facilitent la montée en compétences pour les salariés ou, tout simplement, s’invitent à bon escient dans un parcours de reconversion professionnelle. Le cursus pédagogique octroie un certificat professionnel et peut être financé par le Cnam ou Pôle Emploi.

Les compétences d’un modeleur BIM

Les compétences techniques sont les principales caractéristiques à présenter pour décrocher un emploi de BIM modeleur. On peut mentionner :

  • une connaissance technique du secteur de la construction des bâtiments et de la lecture des plans ;
  • une parfaite maitrise des outils de modélisation 3D (CAO, DAO) et des logiciels BIM (REVIT, AUTOCAD, BIM VISION, NAVISWORK, etc.) ;
  • une aptitude à extraire des données depuis les modèles : connaître la codification des fichiers, maitriser les niveaux de détails définissant les précisions géométriques des objets 3D (LOD), etc. ;
  • une capacité à concevoir des données graphiques selon les familles paramétriques ;
  • une connaissance du fonctionnement du cloud (formats d’échange, interopérabilité, détection des collisions, export de fichiers, etc.).

En matière de savoir-être, le modeleur BIM doit avoir l’esprit d’analyse, être curieux, rigoureux et organisé. Il doit aussi faire preuve d’esprit d’équipe et de sens du service, pour relayer les informations.

En quoi consiste le métier de BIM modeleur ?-2

BIM coordinateur et BIM modeleur : quelles différences ?

Les métiers de BIM modeleur et de BIM coordinateur présentent des définitions différentes, même si l’encadrement juridique demeure flou.

Les métiers du BIM et la réglementation

Le secteur de la construction s’acclimate petit à petit aux nouveaux procédés du building information modeling. Le croisement et le partage des données numériques soulèvent nombre de questions que la réglementation tente d’apprivoiser au niveau international.

Ainsi, la France a transcrit la directive du 26 février 2014 de l’Union européenne (2014/24/UE), par l’ordonnance du 23 juillet 2015. Le recours aux modélisations numériques dans le secteur du bâtiment n’est toutefois pas obligatoire dans l’optique des marchés publics.

Enfin, à partir de 2019, le plan BIM 2022 a été lancé pour généraliser son usage. Ce plan doté de dix millions d’euros est piloté par le Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB). A-t-on réglé pour autant la définition des différents métiers du BIM ?

BIM coordinateur ou BIM modeleur ?

Le Journal officiel du 27 juillet 2019 précise le rôle d’un BIM coordinateur et d’un BIM modeleur. En revanche, les deux arrêtés en date du 12 juillet 2019 ne disent rien sur le métier de BIM manager.

D’après l’article 3, le coordinateur BIM du bâtiment dispose de deux blocs de compétences. Le premier consiste à développer des pratiques BIM propres à l’entreprise. Le second vise à coordonner l’action de l’entreprise au sein du projet BIM.

Ce chef de projet de l’opération BIM fait office de superviseur, notamment du travail du BIM modeleur. Ce professionnel conçoit les maquettes numériques pour le compte d’un intervenant, de niveau 1 (maquette numérique isolée) ou de niveau 2 (maquette numérique collaborative).

Malgré la carence de définition du métier de BIM manager, la réglementation esquisse un premier cadre, qui rend les métiers de BIM coordinateur et de BIM modeleur plus visibles et lisibles. L’un s’affirme en tant que chef de projet, quand l’autre se réalise à travers ses aptitudes techniques.

Qu’est-ce qu’une maquette numérique de niveau 1 et de niveau 2 ?

Dans le cadre d’un projet BIM de niveau 1, chaque acteur œuvre pour ses propres besoins. Le modeleur crée donc la maquette isolée, la présente à son client et effectue le dossier de permis de construire (maison individuelle par exemple).

Pour un projet BIM de niveau 2, le chantier est plus important et réunit plus d’intervenants. Dans le respect de la convention BIM, le modeleur organise la maquette globale, pour qu’elle soit compatible et interopérable avec toutes les maquettes numériques.

La réglementation ne définit pas les autres niveaux de maturité de l’immeuble numérique. Les deux niveaux cités ne sont pourtant que des points de passages d’un projet BIM, qui tendrait vers un niveau 3 de l’Open BIM. Seules quelques grandes entreprises expérimentent ce dernier stade, sur des projets d’envergure. Toutefois, l’émergence d’un niveau 3 illustre les perspectives de formation et d’emploi pour les modeleurs BIM.

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