Le BIM est un nouveau modèle à suivre pour les acteurs du bâtiment. En effet, le Building Information Modeling devient une base de travail commune, grâce à laquelle les différents acteurs mettent au point la conception, la modélisation, la construction et la gestion d'un bâtiment. De même, la maquette numérique est un outil incontournable dans le secteur du bâtiment.
Mais pour quelles raisons existe-t-il différents types de maquettes BIM ? Quelles sont les caractéristiques de chaque type de maquettes numériques ? Quelles connaissances techniques faut-il maîtriser pour évoluer d'une maquette numérique à une autre ? Fonctionnement, outils, avantages et processus, découvrez précisément chaque maquette numérique BIM.
La maquette BIM isolée ou la maquette numérique de premier niveau
Le premier niveau de la maquette numérique est un niveau où le travail collaboratif n'existe pas. Cela signifie que chaque intervenant réalise sa propre modélisation avec ses propres outils et logiciels.
Quelles sont les caractéristiques de ce type de maquettes BIM ?
Par définition, les maquettes BIM isolées ne sont pas collaboratives. C'est-à-dire qu'il n'existe pas une modélisation d'un bâtiment, mais bien autant de modélisations que d'intervenants. En effet, chaque corps de métier réalise sa maquette BIM avec ses outils de travail habituels.
Bien sûr, ce type de maquettes BIM peut être échangé et transmis d'un professionnel à l'autre : les informations liées à la conception du bâtiment seront alors diffusées et connues de tous. Cependant, il n'existe aucune interaction ni coopération. Chaque intervenant oriente la maquette en fonction de ses besoins. Au moment de regrouper les différentes maquettes pour lancer la construction d'un bâtiment, certains conflits peuvent apparaître et nécessiter un véritable arbitrage.
Qui est concerné par la maquette BIM isolée ?
De très nombreux professionnels du bâtiment utilisent ce type de maquettes BIM. Il peut d'agir :
- d'un cabinet d'architecture ;
- d'un bureau d'études ;
- d'un maître d'ouvrage ;
- etc.
Si la grande majorité des acteurs du BTP utilise ce type de maquettes numériques, c'est parce que l'utilisation du BIM ne s'est pas encore généralisée. Le Building Information Modeling regroupe un ensemble de processus, qui permettent la modélisation des informations du bâtiment. Mais l'implantation du BIM dans le secteur du BTP est relativement récente.
De plus en plus de professionnels souhaitent améliorer leurs techniques de travail, afin de développer la collaboration et de se conformer aux nouvelles directives nationales. En effet, le plan BIM 2022 a pour but de digitaliser le secteur du bâtiment et d'étendre l'utilisation du BIM à l'ensemble du secteur. C'est pour cette raison que les acteurs du bâtiment accèdent au niveau 2 : la maquette numérique BIM collaborative.
La maquette BIM collaborative ou le niveau 2 de la maquette numérique
Le deuxième type de maquettes BIM correspond au niveau 2 : celui du travail collaboratif. Conscients des enjeux, les acteurs du bâtiment se forment sur de nouveaux outils et à de nouveaux processus, afin d'optimiser leurs méthodes de travail.
Comment le travail collaboratif se met-il en place dans ce type de maquettes BIM ?
La maquette BIM collaborative est, en réalité, une maquette multiple. En effet, chaque corps de métier réalise sa propre maquette, tout comme pour la maquette isolée. Ce qui les différencie se trouve dans les moyens mis en place, puisque pour réaliser leur maquette, les différents acteurs ont accès aux informations de tous les prestataires.
Cette optimisation de la communication et cette mise en commun de l'information permettent de gagner du temps et de limiter le risque d'erreur. Chaque acteur peut vérifier les données des autres corps de métier, afin de s'assurer qu'elles n'entrent pas en conflit avec ses propres données. De même, chaque norme est connue de tous et peut être prise en compte dans les différentes maquettes.
Pour la maquette numérique BIM collaborative, il est nécessaire de définir un processus commun. En général, le BIM manager est la personne chargée de travailler sur cette phase préparatoire : définition des processus, choix des outils et des logiciels, etc. Ainsi, chaque intervenant sait précisément quel processus utiliser, sur quels logiciels travailler, etc.
Quels sont les outils et les logiciels de la maquette collaborative ?
Tous les éléments de conception se retrouvent stockés sur un fichier commun, comme un fichier IFC. Un fichier IFC, Industry Foundation Classes, est un format de fichier standardisé orienté objet. Un fichier IFC permet d'échanger des informations sans perte ni transformation de données. Il sécurise donc les échanges de données entre les différents acteurs. Pour résumer, le schéma IFC permet de définir des classes d'objets, ainsi que les relations entre les objets eux-mêmes.
Pour lire un fichier IFC, il est nécessaire d'utiliser certains logiciels comme le logiciel Revit, un logiciel de conception et de modélisation de bâtiments. Édité par la société Autodesk, le logiciel Revit est un logiciel BIM devenu incontournable dans le BTP.
Nous le voyons, pour utiliser une maquette BIM collaborative, les architectes et autres acteurs du BTP ont dû se former à l'utilisation de nouveaux logiciels, outils et processus, afin d'uniformiser leurs pratiques et améliorer leurs performances.
La maquette BIM intégrée, ultime niveau du processus BIM
La maquette BIM intégrée est le dernier type de maquettes numériques utilisées dans le secteur de la construction. C'est un niveau dans lequel peu de professionnels du bâtiment évoluent, mais vers lequel tous tendent.
Présentation de la maquette numérique intégrée
La maquette numérique intégrée regroupe toutes les informations d'un bâtiment récoltées au long de sa vie : sa conception, ses coûts de gestion, sa consommation énergétique, etc. Ce qui la différencie de la maquette collaborative est qu'elle se trouve sur un seul serveur et qu'elle est unique.
Cabinet d'architecture, maître d'ouvrage ou ingénieurs, les différents acteurs y ont accès simultanément et ajoutent en temps réel leurs informations. Il s'agit donc d'une seule maquette numérique BIM, qui regroupe et synthétise l'ensemble des données d'un bâtiment.
Pour résumer ce que nous avons abordé :
- au niveau 1, chaque acteur réalise sa propre maquette ;
- au niveau 2, les acteurs mettent en commun leurs informations et réalisent leur propre maquette ;
- au niveau 3, les acteurs mettent en commun leurs informations et élaborent ensemble une seule maquette sur un serveur partagé.
La maquette intégrée et le niveau de détail ou LOD
Le niveau de détail, aussi appelé LOD, détermine la précision des objets 3D d'une maquette numérique. Cela signifie qu'en fonction de l'état d'avancement du projet de construction, chaque objet sera représenté de façon plus ou moins précise. Il existe cinq niveaux de LOD : LOD 100, LOD 400, etc. De même, les LOD doivent être définis en amont du projet et en fonction de chaque type d'objets. En effet, chaque objet n'évolue pas de la même manière lors de la conception d'un bâtiment.
Les LOD, au même titre qu'un logiciel de lecture de fichier IFC comme le logiciel Revit, font véritablement partie d'une maquette BIM, Building Information Model. Une organisation collaborative et intégrée optimise les performances des projets de construction, car la maquette intégrée fournit des informations en temps réel.
Les ingénieurs et autres professionnels du bâtiment consultent en temps réel le niveau de détail de chaque objet, et travaillent sur une maquette commune évolutive.
En conclusion, les différents types de maquettes BIM ont été imaginés pour tendre vers une meilleure communication et une organisation plus efficace entre les différents acteurs du bâtiment. Par exemple, la maquette numérique intégrée permet de gagner en efficacité et en qualité. Normes techniques, coûts de construction, contraintes environnementales, ou encore délais de réalisation, toutes les informations sont regroupées dans une seule et même maquette numérique, à laquelle accèdent facilement les différents intervenants.
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