Les nouveaux matériaux
La recherche de matériaux plus durables, la volonté d’utiliser le surplus ou les déchets de production jusqu’alors inutilisés/abandonnés, ou même le désir de conserver la fraîcheur des plantes de façon plus pérenne, ont conduit au développement de nouveaux matériaux fonctionnels et/ou décoratifs. Avec la raréfaction amorcée des ressources pétrolières, et la nécessité de développer des alternatives, on redécouvre des matières premières plus locales qui avaient été éclipsées par l’arrivée de « l’or noir ». De la terre à la mer, les ressources sont nombreuses et variées : algues, aiguilles de conifères, paille de céréales, fleurs …
Dans le Off du dernier salon du meuble à Milan, les recherches prometteuses d’une étudiante de la Design Academy d’Eindhoven autour du potentiel des aiguilles de pin ont été présentées. Considérant les 420 millions de kilogrammes d’aiguilles de pin disponibles en Europe (pour 600 millions de pins abattus chaque année), elle a exploré à travers diverses expérimentations les ressources de ce matériau composé de cellulose et de lignine, et dont on peut aussi extraire huile et colorant. Feutre textile, matériau composite et papier sont les différents produits obtenus, prouvant que des alternatives durables seraient possibles pour limiter l’importation de fibres comme le coton ou les fibres de coco. Un projet en cours de recherche d’un développement industriel !
Aux Pays-Bas, déchets agricoles végétaux et amidon de pomme de terre sont associés pour produire de nouveaux « stratifiés » bio qui concrétisent cette volonté de transition écologique. Une large variété de fibres naturelles, peaux d’oignons, feuilles de tulipes, pelures de pomme de terre, graminées, lavande ou feuillages d’automne, sont utilisées pour, après l’application d’un liant à base d’amidon de pomme de terre, produire des panneaux qui seront ensuite employés en agencement. Derrière le produit avec l’attrait visuel de ses textures irrégulières, se profile aussi toute une évocation de senteurs champêtres et une histoire agreste à raconter.
Le « Palm Leather Project » vise à utiliser les feuilles du palmier à noix de bétel (Arecae Betel Nut Tree) pour créer une alternative au cuir, au caoutchouc ou au plastique, des matériaux à l’élaboration souvent polluante. Présent dans de nombreuses plantations et parcs en Inde, cet arbre génère une ressource peu valorisée : sur 1m² de feuilles par arbre, seul 5% est actuellement utilisé pour la production d’assiettes éco-friendly. Trempées dans une solution adoucissante biologique, les feuilles cassantes s’assouplissent et peuvent être travaillées sur du matériel conventionnel pour réaliser accessoires et mobilier. Un potentiel à explorer pour le secteur des revêtements muraux et des cloisons prêtes-à-poser.
L’utilisation de végétaux peut aussi répondre à une recherche plus décorative et au besoin de faire entrer, de façon pérenne, la nature à l’intérieur. Cette offre de panneaux en résine transparente contient des inclusions de végétaux – fleurs légères de gypsophiles, algues, feuilles de ginko ou brins de paille – qui animent la surface avec légèreté et fraîcheur. Ces produits disponibles en différentes couleurs, finitions et épaisseurs, ou en format sur-mesure, ont obtenu la certification Greenguard Indoor Air Quality. Leurs surfaces hydrophobes et leurs décors naturels en font des matériaux parfaitement adaptés à l’univers de la salle de bains, mais aussi aux bureaux et aux espaces commerciaux.