Perspectives économiques 2024 en France

L’année 2023, marquée par une situation géopolitique tendue, a été une année riche en enseignements sur le plan économique. Les aides liées au Covid et le « quoi qu’il en coûte » définitivement enterré, l’économie française suit désormais son cours naturel, avec ses espoirs et ses difficultés. Parmi eux, les ajustements sur le marché du travail, les incertitudes liées à l’inflation et aux coûts de l’énergie et leurs impacts sur le pouvoir d’achat des ménages font que l’économie française doit s’adapter à une nouvelle réalité.

Des signes de résilience sont toutefois présents. D’après la Banque de France (Bulletin 249/5 de décembre 2023), la valeur ajoutée a progressé en 2022, malgré la hausse des prix. La trésorerie des entreprises, bien qu’en baisse, est restée à un niveau élevé. Les fonds propres se sont renforcés et les capacités de remboursement restaient préservées. Cette résilience a eu une contrepartie ; celle de la dégradation des finances publiques. Par suite des différentes aides et mesures accordées au cours des trois dernières années, la dette publique a vu son taux augmenter à 112% du PIB (contre 98,1% en 2019), conduisant les agences de notation à abaisser la note de la France (AA- chez Fitch en avril 2023).

Il y a fort à parier que le sujet de la dette des entreprises sera central dans les mois à venir. Depuis les années 2010, les entreprises ont profité d’un crédit pratiquement gratuit et abondant, résultant de la politique monétaire très accommodante des banques centrales. Avec des taux d’intérêt proches de zéro, voire négatifs, les investisseurs étaient disposés à prendre des risques pour obtenir un rendement supplémentaire en prêtant à des emprunteurs de qualité inférieure à celles des entreprises du CAC 40. La remontée des taux d’intérêt observée ces derniers mois a augmenté le coût de la dette pour les émetteurs. Les entreprises devront ainsi naviguer avec précaution dans ce contexte financier plus exigeant, mettant à l’épreuve leur résilience et leur capacité à gérer les défis liés à l’endettement face à des investissements nécessaires.

Selon la Banque de France, le ratio d’endettement brut des sociétés non financières s’élève à 78,4% du PIB en France. Ainsi, la spirale de la dette décrite dans notre dernier rapport conjoncturel de juin 2023 se vérifie, aujourd’hui, avec les chiffres des défaillances présentés dans ce rapport. La croissance estimée à +0,8% sur l’année 2023 par la Banque de France restera probablement trop faible pour que les entreprises endettées ne comptent quesur leurs profits pour améliorer leurs ratios structurels.

« 47% des entreprises françaises souffrent de délais de paiement dépassant les délais légaux de la loi LME. Ces délais de paiement important pouvant peser sur le BFR, le rôle de Pouey est primordial dans ces périodes où la gestion de la trésorerie des entreprises devient un enjeu macro-économique majeur. » Marie-Victoire Galeyrand, Présidente du directoire de Pouey international.

L’année 2024 est donc résolument une année charnière entre les nombreux bouleversements économiques, géopolitiques, et sociétaux, et la nécessité des entreprises à retrouver une certaine stabilité dans leur activité. Cette note vise, avec l’aide des sources officielles et des recherches des équipes de Pouey International, à apporter des éclaircissements sur la conjoncture actuelle liée aux entreprises et à leurs secteurs d’activité, et à apporter des pistes pour comprendre les évolutions à venir.

 

Etat des défaillances d’entreprises

En 2023, le secteur de la construction en France a continué de se remettre des impacts économiques de la pandémie de Covid-19, mais a également été confronté à de nouvelles difficultés.

La reprise économique progressive a stimulé la demande de nouveaux projets de construction, notamment dans le domaine résidentiel et celui du BTP. Cependant, la hausse des coûts des matériaux de construction, en raison des difficultés mondiales d’approvisionnement et de l’augmentation des prix des matières premières, a exercé une pression significative sur les marges des entreprises du secteur.

Selon les données de la Fédération Française du Bâtiment, le secteur de la construction a enregistré une croissance modérée en 2023, reflétant une reprise modeste mais également les difficultés persistantes rencontrées par les entreprises. La transition vers des normes environnementales plus strictes et l’adoption de pratiques de construction durables ont été des priorités croissantes pour les acteurs de l’industrie, nécessitant des ajustements importants dans les méthodes de travail et les investissements technologiques.

  • En 2023, le nombre de créations d’entreprises dans ce secteur a diminué de 29%.

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