DTU 52.1 : travaux de revêtements de sols scellés
Dans le secteur du bâtiment, les techniques de mise en œuvre sont essentielles pour réaliser des travaux de qualité. La norme NF DTU 52.1 encadre les travaux de revêtements de sol scellés au sein de la construction neuve. En intérieur comme en extérieur, de nombreux sinistres ont fait suite à une pose scellée désolidarisée ou flottante ces dernières années. Les solutions techniques apportées par le DTU 52.1 ont pour objectifs d’en réduire le nombre. La dernière version de 2020 spécifie les plus récentes bonnes pratiques à appliquer lors des travaux de revêtements de sols scellés.
Le nouveau champ d’application du DTU 52.1
L’augmentation des problèmes résultant de la pose de revêtements de sol intérieurs a nécessité une révision du DTU 52.1. En cause, le retrait différentiel des chapes, notamment en pose scellée.
La révision en 2020 du DTU 52.1 a mis à jour plusieurs procédés de mise en œuvre. Cela commence par une exclusion de la pose scellée flottante ou désolidarisée du carrelage sur des planchers en béton dans les logements collectifs. La pose collée sur chape flottante reste possible pour les planchers intermédiaires. Ce qui n’est pas le cas directement sur la sous-couche acoustique. Il n’y a pas de changements pour les maisons individuelles et les bâtiments d’habitation collectifs en rez-de-chaussée.
Nouveauté depuis la révision du DTU en 2020, un rapport contradictoire de reconnaissance des supports doit être effectué par les professionnels. Il doit être établi et signé par l’entreprise responsable et les différentes parties du contrat avant les travaux.
Le DTU 52.1 concerne les supports à base de ciment et les sols à sollicitations faibles, modérées et fortes. Il s’applique dans toutes les zones climatiques françaises, en dehors des ouvrages extérieurs à plus de 900 m d’altitude.
Les supports en ciment visés par le DTU 52.1 doivent :
- N’avoir jamais été revêtus ou avec élimination du produit de cure ;
- Avoir une continuité sur appuis en cas de plancher à plusieurs travées ;
- Avoir une pente minimale de 1, 1,5 ou 2 % ;
- Être âgés de 2 semaines à 6 mois selon le type des sollicitations et le mode de scellement conformément aux indications du DTU 52.1 ;
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Les matériaux visés par le DTU 52.1
Dans la partie 1-2, le DTU 52.1 liste les critères généraux pour le choix des matériaux nécessaires à la mise en œuvre des revêtements de sol scellés. Il expose les conditions à respecter pour l’utilisation des éléments de revêtement, matériaux de désolidarisation, mortier de scellement, treillis soudés, mortier de jointoiement…
Le mortier à base de liants hydrauliques :
Il est possible de confectionner manuellement les mortiers dans les locaux à faibles et moyennes sollicitations. Un mortier industriel prêt à l’emploi est accepté pour les travaux s’il correspond aux conditions du DTU 52.1.
Le mortier de jointoiement et coulis :
Les mortiers de recette peuvent être utilisés sur le chantier pour effectuer le jointoiement entre éléments de revêtement. C’est également le cas des mortiers performanciels réalisés en usine.
Pour les sols intérieurs, les couches de désolidarisation peuvent être :
- Du sable de rivière ou de carrière lavé (SE supérieur à 70) ;
- Du granulat (granulométrie de 2/10 mm) avec un voile non-tissé synthétique (170 g/m2 minimum) ;
- Un film de polyéthylène d’une épaisseur de 150 μm minimum ;
- Un voile non-tissé synthétique de 170 g/m2 minimum.
Pour les sols extérieurs, les couches de désolidarisation peuvent être :
- Un lit de granulat de 2 cm d’épaisseur (granulométrie 2/10 mm) avec un voile non-tissé synthétique (170 g/m2 minimum) ;
- Avec une fonction drainante.
En savoir plus sur le DTU 52.2 et la pose collée des revêtements céramiques et en pierres naturelles.
Les préconisations de mise en œuvre du DTU 52.1
Différents types de pose existent pour les ouvrages de revêtements scellés :
- La pose désolidarisée est possible avec une tolérance de planéité du support de 0,7 cm sous la règle de 2 m et 2 mm sous le réglet de 20 cm ;
- La pose flottante sur couche isolante répond aux prescriptions de la norme NF DTU 52.10 ;
- La pose adhérente est envisageable avec une tolérance de planéité du support de 1,5 cm sous la règle de 2 m.
L’épaisseur du mortier de scellement doit être constante avec ou sans pente. Il pourra être désolidarisé dans certains cas. Le mortier ne doit pas avoir de canalisation encastrée.
Deux modes de mise en œuvre sont réalisables :
- La pose à la bande implique d’aligner les éléments de revêtement sur un bain soufflant de mortier entre règles ou cordeaux. Ils sont ensuite fixés au fur et à mesure à l’aide d’une batte ou d’un pilon.
- La pose à la règle consiste à étaler le mortier et le tirer à la règle ou le talocher. Il est compacté avant de réaliser une barbotine de ciment à la surface du mortier. Les éléments de revêtement peuvent alors être posés ;
La mise en œuvre des joints :
- Les joints de dilatation du gros œuvre sont effectués dans le mortier de scellement et dans le revêtement.
- Les joints de retrait, de fractionnement et de construction du support sont effectués en pose scellée adhérente. Il est possible de les décaler de 2 cm dans les locaux à faibles sollicitations.
- Une largeur d’au moins 3 mm doit être respectée pour les joints de fractionnement du revêtement. Un mastic de dureté shore A supérieure à 60 est utilisé pour suivre une ligne de joint des éléments de revêtement. L’utilisation d’un profilé compressible dans le mortier frais est possible.
- Un vide de 5 mm minimum doit être réalisé entre le revêtement de sol scellé et les parois verticales pour réaliser les joints périphériques. Cet espace de vide se retrouve dans le mortier de scellement et la forme éventuelle.
Les préconisations particulières du DTU 52.1 pour les travaux de revêtement :
- La mise en œuvre désolidarisée ou adhérente en intérieur impose une épaisseur de mortier de scellement de 4 à 6 cm. Cela varie selon les sollicitations et le type de pose.
- La pose flottante voit les éléments de revêtement mis en œuvre directement sur la sous-couche ou sur une forme préalable. Elle correspond aux locaux à faibles sollicitations.
- La réalisation de revêtements de sol scellés en extérieur impose la mise en œuvre d’une couche de désolidarisation drainante sous le mortier de scellement. L’épaisseur du mortier doit être d’au moins 5 cm.
- En extérieur, la pente minimale du support est de 1,5%.
- Tout percement dans les carrelages en sol extérieur est prohibé.
- Il est nécessaire de prévoir des évacuations en cas de mur périphérique en bas de pente.
- Il est possible de réaliser le système de revêtements scellés en rive de terrain naturel.
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La nouvelle version de la norme du DTU 52.1 a permis d’adapter la mise en œuvre des revêtements de sols scellés à leur environnement. Ce document contribue à accompagner les professionnels dans l’application des bonnes pratiques de construction.
Vos clients peuvent ainsi choisir leur type de revêtement avec une réalisation conforme aux normes en vigueur. Pour mieux appréhender toutes les normes du BTP, retrouvez un livre blanc complet sur le sujet.
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